Idées de lecture ► Deux livres amusants dans l’air du temps et une BD à l’esprit dévastateur

Quand tout ce qui est susceptible de mal tourner… tourne mal !

« Bertin Timbert grand reporter »
Qui n’a pas rêvé d’être grand reporter dans sa jeunesse ? Cette bd, follement drôle, montre l’envers de l’univers des journalistes de province. C’est le cas de celui qui voudrait être surnommé Tintin mais que tout le monde appelle Bébert. Une sorte de Pierre Richard des campagnes, à l’affût de tout ce qui bouge, du marché de Noël aux noces d’argent… mais voilà, malgré de bonnes intentions évidentes, notre Bébert déclenche des catastrophes et accidents en chaîne.
C’est bien vu, amusant, décalé à souhait et les dessins de Devig collent parfaitement au texte ciselé de l’ancien journaliste sportif Derycke. Un duo de choc pour une bd très chic et pas toujours bon genre pour la profession qui se reconnaîtra pourtant sans souci dans cette gentille satire ô combien véridique.
Panique sur la PQR
Devig et Derycke
Bd, 48 pages, 14,50 euros, Fluide Glacial, paru le 4 juillet
« iLove »
La perte d’un portable débouche souvent sur des petits tracas du quotidien mais là, c’est l’amour qui va sonner en laissant un message. Une sorte de love story amusante pour celle qui cherchait un homme pour lui faire un enfant alors qu’il lui était impossible d’en trouver un pour lui faire le petit déjeuner.
Le portrait de notre société branchée d’aujourd’hui est d’une légèreté qui rassure, qui amuse et qui fait du bien. Le livre bien de son temps se dévore en tenant la paille de la bouteille de soda avec un sourire étiré jusqu’au cerveau.
Marion Michau
214 pages, 15 euros, Albin Michel, paru en juin
« Ma belle-mère s’appelle Rex »
Quand une belle-mère au demeurant serviable mais à l’excès ruine la vie d’un jeune couple de vétérinaires… Pas facile de laisser belle maman prendre le contrôle de tout. A la longue cela devient usant et même tuant puisque David va même être soulagé quand sa belle-mère meurt, accidentellement toutefois. Pour apaiser le chagrin de sa femme, il accepte de prendre un chien, sorti de la SPA et là… l’histoire prend forme et sa vie va tourner au cauchemar. Et si l’âme de la défunte s’était réincarnée en chien ?
Le livre est alerte, drôle enfin pas tant que ça mais diablement bien mis en scène et tenu… en laisse.
Stéphane Cazenelle

310 pages, 19 euros, Albin Michel, sorti en juin