Othis ► Trois ans d’emprisonnement pour le mari violent

 

Marius était jugé, mercredi 3 juillet, par le tribunal de Meaux pour avoir agressé sa femme, le 20 février 2018, à Othis. Nathalie* lui avait avoué qu’elle le trompait et il ne l’a pas supporté. L’homme avait lui-même appelé les gendarmes pour qu’ils viennent l’interpeller à son domicile, car il avait « peur d’aller plus loin ».

Le tribunal l’a condamné à 36 mois d’emprisonnement dont 18 avec sursis et une mise à l’épreuve de deux ans. Marius a interdiction d’entrer en contact avec Nathalie, ainsi que de paraître à son domicile.

Nathalie a confessé à son mari qu’elle l’avait trompé le 13 février 2018, une semaine avant l’agression. A partir de là, Marius a employé ses compétences d’informaticien pour en apprendre davantage. Il a extrait les conversations des téléphones de sa femme pour s’assurer qu’elle lui disait la vérité. Il a appris qu’elle lui avait caché une autre relation et que celle-ci durait encore.

Le prévenu a déjà passé presque 15 mois en détention provisoire car, au moment des faits, Nathalie l’avait accusé de viol. Elle était ensuite revenue sur ses accusations, expliquant qu’elle n’avait pas exprimé son refus d’avoir un rapport sexuel. Néanmoins, il s’agissait d’un rapport « brutal » au cours duquel, l’homme avait eu une liaison anale avec sa femme, sans lubrifiant, entraînant des lésions. A l’audience, le prévenu et la victime étaient d’accord pour dire que les rapports sexuels « rugueux » étaient courant entre eux. Toutefois, Nathalie a aussi déclaré : « Sans être un viol, ce n’était pas pareil ce soir-là ».

Après l’acte, Nathalie avait indiqué à Marius qu’il s’agissait d’un viol. A ce moment, la rage était montée à la tête de l’homme. Il avait jeté sa femme au sol et lui avait roué le visage de coup. Dans l’agression, il l’avait même mordue au mollet et au bras. Après quoi il avait envoyé une photo du visage meurtri de Nathalie à son amant avec en commentaire : « Bien joué, Claude* ».

Une seconde liaison fait sortir Marius de ses gonds

Ce qui a fait voir rouge Marius, c’était que la principale liaison extra-conjugale qu’entretenait et entretient toujours sa femme, est avec l’ancien directeur du centre de vacances dans lequel les époux s’étaient rencontrés tandis qu’ils y étaient moniteurs. Il était même question d’une « rivalité » entre les deux hommes. Il s’agissait de « partir avec la plus jolie fille de la colo’ », a déclaré l’avocate de la défense. 

Le procureur de la République a rappelé à Marius que l’adultère n’est pas illégal et que « rien ne peut jamais justifier des violences et que, heureusement, tous les hommes trompés ne se retrouvent pas dans le box des détenus ».

Nathalie, agent aéroportuaire à Roissy CDG, a expliqué : « Je ne savais pas comment il allait être le soir quand je rentrais à la maison. Il ne travaillait presque plus et s’était mis à fumer de plus en plus… Le cannabis le rendait agressif et impulsif. Je vivais dans un climat de peur. ll lui est arrivé, lors de disputes, de placer ses mains autour de mon coup et de me dire que s’il voulait, il pouvait me tuer ». Le climat en question était aussi constitué de réflexions vulgaires comme : « Tu es bien habillée, chérie. C’est dommage que tu portes des chaussures de p…te ». Marius avait aussi l’habitude de souhaiter « bonne bourre » à sa femme lorsqu’elle fermait la porte le matin pour aller à son travail.

Cependant, ce n’est pas pour autant que Nathalie a cessé d’avoir des sentiments pour Marius. Lorsque celui-ci est sorti de ses neuf premiers mois de détention provisoire, c’est elle qui lui a envoyé un texto pour prendre de ses nouvelles et s’assurer de son bien-être. Tous les deux ont continué d’échanger pendant des semaines, alternant amour, jalousie et violence. L’avocate de la victime concède que sa cliente a fait preuve d’un « comportement ambigu ».

Le couple a une fille de vingt ans qui a préféré terminer sa scolarité à Compiègne car elle en avait « assez des disputes de papa et maman » ainsi que de « l’ambiance délétère » qu’avait instauré le comportement de son père. Quand le juge lui a demandé : « Est-ce que, aujourd’hui, votre fille a toujours un père ? » Marius a répondu : « Je ne pense pas, non ».

Originaires de Roumanie, Marius et ses parents ont fui le régime communiste pour s’installer en France dans les années 80. Durant son procès, le prévenu a déclaré : « C’est sa m…de (pointant Nathalie du doigt). Tout ce que je veux, c’est mettre tout ça derrière moi. Faire comme si ça n’avait jamais existé. Je veux quitter ce pays. Tout laisser derrière ».